Collaborer avec ses concurrents

Ces skippers qui cette fois-ci naviguent pour leurs adversaires

Charlie Dalin, skipper de l’Imoca Macif, aujourd’hui équipier chez 11th Hour Racing Team.

Cette semaine les participants de la 5ème étape de The Ocean Race (autrefois Whitbread, puis Volvo) sont arrivé au Danemark. C’est la 1ère édition où la mythique course autour du monde en équipage se court aussi en Imoca 60, les bateaux du Vendée Globe. Et les marins, qui étaient concurrents sur la Route du Rhum et le seront de nouveau sur la Transat Jacques Vabre, se retrouvent cette fois-ici associés.
Sur cette étape transatlantique, on comptait 3 skippers au service d’un autre bateau que le leur (Charlie Dalin, Justine Mettraux et Sam Goodchild). Pourquoi ?

The Ocean Race est considérée comme la course la plus dure au monde.

Aucune autre ne permet de naviguer aussi longtemps (des étapes de près d’un mois), dans des conditions aussi extrêmes (des tempêtes par -5°C) sur des bateaux menés au maximum de leurs capacités par les meilleurs marins qui se relaient. Chaque étape est d’une intensité folle !
Pour preuve, les trois équipage de tête viennent de battre le record de distance parcourue en 24 heures en Imoca, Ils ont même établi le nouveau record en monocoque. Toutes catégories confondues !

“Cette étape était surement aussi dure que celle dans le Grand Sud”

dixit Kévin Escoffier, skipper du bateau Holcim-PRB

Ensuite The Ocean Race passe par les 3 caps du sud : les prétendants au Vendée n’ont pas souvent l’occasion d’aller se frotter aux 50e hurlants… Cette course est donc une opportunité à ne pas manquer ! On laisse la casquette de skipper au vestiaire et on vient s’entrainer. 
Toujours bon d’ailleurs de voir comment les autres s’y prennent dans un rôle que l’on a l’habitude d’endosser soi-même.

Mais les écuries engagées, pourquoi dévoileraient-elles leurs coulisses à leurs concurrents ? 

La classe Imoca n’étant pas monotype, chaque bateau est unique et possède ses propres spécificités. Certains pourraient donc souhaiter les garder secrètes vis-à-vis de la concurrence.
Mais si les skippers sont concurrents ils n’en sont pas moins égaux face aux éléments, leurs coquilles de noix ne représentent pas grand chose au milieu d’un océan. Alors avant de savoir qui est 1er de l’autre côté, autant mettre toutes les chances de son côté pour y arriver.

Charlie Dalin (en photo ci-dessus) est arrivé en tête du dernier Vendée. Il avait donc probablement quelques expériences pas inintéressantes à partager avec ses co-équipiers de 11th Hour Racing – avec lesquels il a gagné l’étape ! Comme c’est le cas de tous les navigants présents. Ils viennent du Figaro, de la Class40, des précédentes éditions en VOR, voire même de la catégorie Ultim, les trimarans océaniques volants…
Cette course est donc une formidable opportunité pour les écuries de mettre au point leur bateau avec les meilleurs navigateurs.

En collaborant avec ses concurrents tout le monde y gagne. Réglages, stratégie météo, rythme, organisation, conditions de mer, fiabilisation, pour tous ces coureurs qui ont l’esprit de compétition, ces étapes sont autant d’occasion de s’exercer, de partager, et de progresser.
Alors chacun se focalise sur le moment présent, œuvre pour faire avancer le bateau au mieux.

Cela démontre une fois encore que la navigation est avant tout une aventure humaine.

Il sera toujours temps de se retrouver comme adversaires sur la ligne de départ de la Jacques Vabre en octobre. Et si cette Ocean Race permet à tout le monde d’élever son niveau de jeu, le spectacle n’en sera que meilleur…

Et vous, quels défis actuels vous inciteraient à reconsidérer vos relations avec vos concurrents ?

Je crois que j’ai une petite idée… 🤖

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