Heureux qui comme Ulysse (1/4)

Comment est née l’envie de traverser l’Atlantique à la voile…

J’avais plein de bonnes raisons de rester à Paris, comme tout le monde, mais je suis parti avec deux mobiles :

  • Vivre un rêve d’enfant devenu grand

  • Quitter une réalité qui ne me convenait plus.

Le premier je l’ai longtemps fomenté. L’idée est née alors que j’étais tout petit. Deux voyages aux Antilles, des paysages aux odeurs enivrantes, des sensations et des souvenirs mêlés. Les miens — marquants comme ces feuilles de Tolkien humées à Tobago Cays au milieu d’autres parfums — mêlés à ceux de mon père qui traversa l’Atlantique à la voile, avec son lot de plaisirs et de contraintes qui construisent une histoire.

Une histoire qui se construit alimentée par les lectures et étoffée par des témoignages. Un mythe se développe dans un coin de ma tête : la transatlantique, plusieurs semaines coupé du monde, face à une nature toute puissante. Un voyage avec les éléments et quelques personnes. Une aventure incertaine comme il en reste peu qui demandent un engagement total et des compétences vitales mais aussi du lâcher prise et une grande humilité face à une nature omnipotente. Et un voyage qui donne le temps de profiter des épisodes du chemin.

Alors un jour, je m’y suis mis. J’ai commencé tranquille, catamaran de plage… j’ai goûté, j’ai aimé, j’ai appris. Ensuite j’ai transmis, et donc appris davantage. Et puis on m’a proposé de voir plus grand et des supports différents. De la croisière à la régate, c’est-à-dire du sérieux qui demande de s’adapter, de se perfectionner et qui ouvre les horizons. Toutes ces navigation m’ont surtout permis de rencontrer des passionnés et des passionnants, sur le pont comme à terre, plein de gens comme des repères, pour découvrir et grandir. 
Ma formation a duré longtemps mais elle fut une aventure en elle-même, ou plutôt une multitude d’aventures autonomes, qui parfois s’enchainaient ou se répondaient. Des aventure qui, ensemble, m’ont apporté les connaissances et l’assurance nécessaire pour me lancer. Des aventures qui valaient le coup même s’il n’y avait pas eu de transatlantique au bout ! Des aventures qui ont fait de moi de ce que je suis aujourd’hui. 

Mais si j’ai pris quinze ans pour me préparer, il ne m’a fallu que quelques instants pour me décider.

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